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Le capitalisme va muter…

C’est une alerte  » Médiapart  » reçu sur mon smartphone qui a retenu mon attention.
C’était vers la mi-mars, et l’info de ce journal commentait une déclaration de la Banque Centrale Européenne (BCE).
Ma curiosité a été immédiatement piquée. Mais l’alerte ne donnait pas l’intégralité de l’article. Il a fallu que je m’abonne à Médiapart pour tout lire… Abonnement à 1€ pour 15 jours, risque limité quand même !

La BCE tire la sonnette d’alarme…

Le texte en question de la BCE est un billet tiré du blog de cette banque. Il est intitulé  » Tester la capacité de résistance du secteur financier au changement climatique « . Il est signé de Luis de Guindos, vice-président de la BCE.
Au passage, il est bon de noter que la BCE a un blog, qu’il est possible de consulter à l’adresse suivante : https://www.ecb.europa.eu/press/blog/html/index.fr.html . Mais là n’est pas l’essentiel.

Dans son article, Luis de Guindos nous informe du constat important de la BCE: le changement climatique met le capitalisme en danger !
Ce constat résulte d’une étude réalisée par un cabinet chargé d’enquêter sur l’évolution du climat et des conséquences sur l’avenir de plus de 4 000 entreprises européennes.
L’étude a été réalisée sous forme de krachs-tests auxquels ont été soumises les entreprises. Il s’agissait de connaître quelles seraient leurs capacités de résistances face aux changements. Plusieurs scenarii étaient envisagés: de la  » transition ordonnée  » à la  » terre étuve « .
Les résultats sont sans appel: les évolutions climatiques actuelles auront des conséquences de deux ordres. Ou les entreprises auront à subir des cataclysmes importants (inondations, feux, tempêtes, etc.) qui au mieux gêneront la production et au pire détruiront les locaux. Ce sont les risques physiques. Ou les politiques de diminution de la consommation carbone mises en place par les états entraîneront des augmentations importantes des coûts de production de certains secteurs de production (sidérurgie, mines, cimenteries…). Ce sont les risques de transition.

Pour sortir de cette impasse, le capitalisme doit anticiper le changement climatique.

Une évolution du capitalisme salutaire…

L’évolution préconisée par la BCE, est celle d’un redéploiement rapide des investissements. Il est urgent de ré-orienter les fonds vers des énergies renouvelables, qui permettront une survie de la planète.
Cette analyse, avec les préconisations qui en découlent est une bonne nouvelle. Il est évident que si les milliards de dollars ne s’investissent plus dans l’énergie fossile, c’est un soulagement pour l’environnement. Et les enjeux sont énormes. Selon le rapport Banking on Climate Change (édition 2020), le secteur bancaire mondial a apporté près de 3 000 milliards de dollars aux entreprises des énergies fossiles depuis la COP 21 ! (voir article de greenpeace à ce sujet)

Alors voir tout cet argent redirigé vers le développement des énergies douces, est une bonne nouvelle.

… mais cela restera du capitalisme !

Avant de nous réjouir, soyons prudents. Que le capitalisme soit capable de s’adapter n’est pas une découverte ! C’est même sa force principale. Mais à ma connaissance, il ne s’est jamais adapté pour le bonheur des individus. Il s’est toujours adapté pour la propre satisfaction de ses besoins. S’il devait devenir anti-capitaliste pour continuer à se développer, il le deviendrait…
Le capitalisme souille tout ce qu’il touche.
Le principe de base du fonctionnement du capitalisme, est l’accumulation des richesses. Produire toujours plus au bénéfice d’une infime tranche de la population. La question se posera donc très rapidement de la possibilité d’augmenter sans cesse les capacités de production de l’énergie douce. Est-ce que les champs d’éoliennes ou de panneaux photo-voltaïques peuvent s’imaginer sur les surfaces gigantesques ? Et comment centraliser la production de ces énergie pour en contrôler (et facturer) la distribution ?
Si l’idée peut sembler intéressante, il apparaît vite que la réalisation n’est guère aisée !

La vraie solution est ailleurs

Si nous voulons sauver ce qui peut encore l’être, nous ne pouvons faire confiance au capitalisme. Nous devons promouvoir un système économique original, orienté d’abord sur le respect du vivant.
Seul un système décroissant pourra permettre l’émergence d’une économie au service du vivant, de tous les vivants.
Force est de constater, que même si la Décroissance devient un peu moins marginale en ces périodes de pandémie et de catastrophe mondialisée, elle est encore loin d’être reconnue comme LA solution.

C’est tout le travail qu’il nous reste à faire…

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