Culture / Internationnal / Mondialisation

Le calendrier, outil de la mondialisation

Le 13 janvier dernier, un de mes enfants a fêté ses 30 ans.
Vous allez me dire que vous ne voyez pas l’intérêt d’une telle nouvelle, et vous aurez raison.
Or, le fait qu’il ait eu 30 ans le 13 janvier 2020 signifie qu’il est né le 13 janvier 1990… Et ça c’est important !
Car ses parents (c’est à dire moi pour 50%) souhaitaient que leur enfant naisse en 1989, plus précisément le 14 juillet 1989… Le niveau d’exigence était élevé, l’ambition sans doute trop grande. Il est arrivé 6 mois plus tard.
Six mois trop tard ?
Et bien non, car en changeant de calendrier, nous avons réussi à le faire naître en 1989. Nous nous sommes simplement aperçu que le 13 janvier de notre calendrier (grégorien) correspondait au 31 décembre du calendrier julien (orthodoxe).
Voilà comment notre fils a finalement réussi à voir le jour en 1989… Les avis de naissance que nous avons imprimés (écrits en partie en russe) faisaient état de sa naissance le 31 décembre 1989 !
Seul l’état civil n’a pas accepté ce tour de passe-passe…
Dommage.

Je me suis permis cette petite évocation d’un événement familial pour mener une réflexion sur les calendriers.
J’ai été (une fois de plus) étonné d’assister à l’accumulation de reportages sur la célébration de la nouvelle année à travers le monde.
Que toutes les grandes villes du monde occidental tirent des feux d’artifice à minuit, pourquoi pas… Mais pourquoi en Chine ? Pourquoi en Russie ? Pourquoi dans les pays arabes ? Pourquoi en Israël ?
La seule justification est que, au fil du temps, notre calendrier grégorien s’est progressivement imposé que LE calendrier universel.

Un nécessaire calendrier universel

Nous sommes alors en droit de nous interroger sur la pertinence de l’existence d’un calendrier universel.
Cette nécessité a sans doute émergée dès le développement des voyages autour du monde, et surtout du développement du commerce entre les continents. Plus les voyages devaient être rapides, plus la nécessité d’utiliser un calendrier identique devenaient importante.
Au début les colonisateurs ont imposé leur façon de mesurer le temps, faisant fi (parfois violemment) des traditions Incas, Mayas, Nord-américaines, Arabes, Africaines, Asiatiques, etc…
Et puis avec le capitalisme triomphant, notre calendrier (solaire) s’est imposé. Il est aujourd’hui devenu l’outil mondial de mesure du temps, facilitant ainsi les voyages en avion, les transactions financières, et notre mode de vie électronique mondialisé.
Au point que nous n’imaginons même plus que lorsque nous partons en voyage à Moscou ce 25 janvier 2020, nous y arriverons le 12 janvier 2020. Si nous partons pour Téhéran, nous y arriverons le 5 Bahman 1398, à Ryad le 29 Jumada-l-Ula 1441, à Tel Aviv le 28 Teveth 5780…

Est-ce une raison pour oublier ces cultures ?

Non, bien sûr. Trouver un outil commun pour faciliter les échanges ne doit pas entraîner la disparition des cultures si diverses à travers la planète.
Rien n’empêche que sur un billet d’avion les dates soient aussi indiquées en utilisant le calendrier local. Après tout, nous avons bien les heures locales de départ et d’arrivée sur nos billets !
Mais nous subissons un nivellement de toutes ces différences culturelles. Les calendriers disparaissent, les langues disparaissent, les coutumes, les systèmes politiques, les organisations sociales… tout est laminée par notre société occidentale qui impose sa loi et sa culture.
C’est une violence insupportable et inadmissible.

Alors quelle date sommes nous aujourd’hui ?

Et bien aujourd’hui, 25 janvier 2020 en occident, nous sommes 12 janvier 2020 pour le calendrier julien (orthodoxe), le 5 Pluviose 228 pour les nostalgiques du calendrier républicain, le 28 Teveth 5780 pour les hébreux, le 29 Jumada-l-Ula 1441 pour les arabes, le 5 Bahman 1398 pour les Perses…
Il en existe d’autres, mais je m’arrêterai là.
Mais pas sans rappeler que les chinois-e-s vont faire une belle fête, chez eux et partout où ils et elles sont présent-e-s. C’est en effet aujourd’hui le nouvel an chinois, premier jour de cette nouvelle année du Rat de métal (année 4718) ! Nous sommes ainsi le 1er zhēngyuè 4718.
Bonne année du Rat !

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