Confinement

Jour 1: les préparatifs

Lundi 16 mars.
La nuit a été difficile. J’étais tendu déjà parce qu’un de mes enfants était à Montréal. Il avait un avion retour le dimanche 15 mars au soir (21h à Montréal, 2h à Nice) avec escale à Munich ! Allait-il pouvoir quitter l’Amérique, et surtout, ne risquait-il pas d’être coincé en Allemagne (qui venait juste d’annoncer la fermeture de ses frontières). C’est à 1h53 que j’ai reçu son message m’annonçant qu’il était dans l’avion pour Munich !!!
Quant à un autre de mes enfants, il était à Paris. Il avait appris dans le week-end que sa formation était annulée. Que faire ? Rentrer dans les Alpes-Maritimes ou rester à Paris. C’est à minuit qu’il m’a interrogé à ce sujet. Après une courte discussion, il a décidé de rentrer dès le lundi 16…
Mais le reste de la nuit n’a pas été confortable pour autant.

Lever vers 7h. Nous étions convenus, avec ma compagne, que je l’amènerai au travail en voiture, histoire de lui éviter trop de contacts dans les transports en commun. C’était généreux de ma part… et ça s’est avéré inutile, puisque en arrivant au boulot, elle a appris qu’elle avait reçu un SMS l’informant qu’elle devait rester chez elle !!! Retour à la maison. Cette escapade matinale nous a permis d’avoir une idée de l’ambiance à Nice. Pas d’embouteillage, places de stationnement faciles à trouver, pas de tension particulière… Cool.

La journée était prévue chargée. Rdv chez la pneumologue à 10h. Réunion téléphonique avec la CPNEF à 10h30. Rdv chez le kiné à 16h30. Et enfin, réunion d’Ecolyeu !
La réunion d’Ecolyeu a été vite annulée (dès la veille). Le kiné m’a appelé pendant que j’attendais la pneumologue: il fallait annuler le rdv, qui n’avait rien d’indispensable. Enfin la réunion téléphonique a été retardée, et les liaisons tellement difficile que je n’ai pu y participer !
Mais j’ai quand même pu voir la pneumologue. Ambiance lourde dans la salle d’attente, où tou-te-s les patient-e-s attendent avec un siège d’intervalle.
Le rdv se passe bien. Elle me fait un contrôle de la capacité respiratoire, vérification des constantes. Tout va bien, ce qui dans l’environnement actuel est plutôt agréable à entendre. Nous prenons rdv pour le 2 juin afin de mettre en place le protocole de vérification d’éventuelles apnées du sommeil (ce qui était l’objet initial de ma visite). 120€. Merci madame, et à bientôt…

Retour à la maison. J’apprends les décisions de la réunion de la CPNEF, que je valide. Les réunions prévues le mardi 17 sont reportées d’une semaine. Il ne me reste plus qu’à lire les dernières nouvelles du front, et avaler le frugal déjeuner habituel. Café. Sieste ! Enfin la sieste, une vraie, avec un sommeil profond. Ouf, presque deux heures.
Réveil en forme, et de suite j’attaque le ménage, nécessaire pour enlever les virus cachés dans la poussière. Et tout cela m’amène tranquillement à l’heure du goûter où nous finissons le gâteaux avec un bon thé à la menthe..
le temps de traiter quelques mails, de surfer sur mes réseaux sociaux préféré, il est 18h, heure du début de mes activités télévisuelles préférées…

Mais ces dernières sont exceptionnelles ce soir. C’est le jour du grand discours de notre commandant en chef. Nous y assistons respectueusement dans le salon. C’est la guerre ! Il faut donc se préparer.
Et ça commence par un bon repas, préparé avec amour par ma compagne ! « Plus belle la vie ! » ne nous sort pas de la réalité. Le confinement à l’hôpital est au centre de l’épisode… Décidément, il est difficile d’échapper à la guerre.

Je prends des nouvelles de mes enfants et de mon frère. Tout le monde semble bien aller, même les deux infirmières de la famille.
Je peux donc tranquillement me glisser devant la télé. Mais bien sûr, il n’y a rien d’intéressant. Je finis par regarder le 3ème épisode de l’enquête Green Blood, où les dégâts causés par l’industrie minière sur les populations locales (Inde, Guatemala et Tanzanie)… Ce n’est vraiment pas gai.

Nouveau traitement des mails, dernier coup d’œil sur les réseaux sociaux, et au lit. Je finis « Fictions » de Borgès, livre un peu difficile. Mais je pourrai attaquer un nouvel ouvrage pour le vrai début de la guerre…

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