Confinement

Jour 8: Équilibre incertain !

Lundi 23 mars. On attaque la deuxième semaine.
Il s’agit de consolider la routine (on ne change pas une routine qui gagne !!!).
J’ai quand même l’impression de sortir de moins en moins. Je me suis juste permis d’aller au bout de la rue ce matin, vers 7h30, pour regarder la mer.
Tout est très calme, même s’il est plus difficile de traverser la Promenade des Anglais que le week-end. Pas question de traverser sans regarder en semaine.
A part ça, chez nous, nous nous sommes encore retrouvés le soir en nous disant que la journée était passé très vite, nous n’avons presque rien fait !

Dehors, dans la vie publique, les débats deviennent plus tendus. La société semble s’installer dans ce nouveau mode de vie, en espérant, bien sûr, qu’il sera limité dans le temps.
Mais chacun commence à reprendre son rôle. Le pouvoir s’agite. L’opposition critique tout en votant les crédits pour le plan d’action d’urgence, et la gauche ne vote pas la loi d’urgence sanitaire.

Mais le vrai débat a lieu autour de la Chloroquine. Faut-il ou pas l’administrer ?
La position qui consiste à dire:  » de toute façon il n’y a rien de mieux !  » est assez sidérante. Il n’existe aucune preuve que ce médicament ne provoque pas d’effets secondaires pires que le mal initial, et malgré tout, puisqu’il n’existe aucune alternative, on va le donner.
Ça laisse rêveur sur le niveau de préparation de notre République.
Mais personne ne revient sur les décisions prises dans les décennies précédentes. Personne ne remet en question la  » nécessaire diminution des budgets de l’État « . C’est au tournant des années 2011 – 2013 que le budget du ministère de la santé a été fortement revu à la baisse. Donc, initié par Sarkozy, continué par Hollande.
La diminution du poids financier des services publics est une constante reprise par tous les gouvernements conservateurs ou centristes depuis une trentaine d’année. Mitterrand en 1983 avait donné le ton en choisissant  » le tournant de la rigueur « . Depuis, c’est une baisse constante et tous les mouvements sociaux, aussi virulents soient-ils, ont été inefficaces contre cet aveuglement, qui aujourd’hui s’avère assassin.
Songeons, par exemple aux  » 35h  » du gouvernement Jospin. Pourquoi ne s’est-il pas accompagné de moyens supplémentaires dans les hôpitaux ? Pourquoi les personnels de santé n’ont pas pu bénéficier pleinement de ce  » raccourcissement du temps de travail  » ?

Bien sûr, Emmanuel Macron nous a laissé entrevoir, il y a une semaine, que des choses allaient devoir changer. Il a notamment sous entendu qu’il allait falloir rapatrier les productions essentielles à notre fonctionnement vital. Bien.
Mais je n’ai aucune confiance à cette équipe composée de libéraux et libérales issu-e-s du PS et de LR pour redynamiser les services publics.
S’il y a réellement changement, il viendra de nous. Il viendra du mouvement social.

Et il y a fort à parier que l’ambiance  » union nationale  » volera rapidement en éclat dès que les choses pourront re-devenir un peu  » normales « .
Déjà, on entend des menaces:  » il faudra que les responsables de cette incurie payent ! « .
Mais quand l’heure sera au bilan et au retour de la vie, nous allons vite nous apercevoir que l’idée que nous nous faisons de la place de la France dans le monde, mais aussi celle de l’Europe, est loin d’être la réalité.
Cette crise sanitaire est aussi une crise de société. Elle est la preuve de la perte de capacité d’action (et même de réaction) de nos pays européens face une une catastrophe mondiale.
Nous constatons tous les jours que les sociétés dynamiques sont aujourd’hui en Asie. Les pays qui ont les moyens de réagir (et donc d’agir) ce sont la Chine, la Corée du Sud, le Japon. L’Europe a montré qu’elle a perdu presque tous ces moyens de production, pendant que les Etats-Unis commencent à comprendre ce qui va leur arriver. Et l’Europe n’a plus de moyen d’action parce que toutes ces productions essentielles ont été délocalisées. Je disais dans un post précédent qu’il y a 100 ans nous étions capable de décupler notre production de guerre en un mois. Nous étions aussi capable de maintenir le reste de la production (agricole ou industrielle) quasiment au même niveau.
Aujourd’hui, nous ne sommes même pas capable de produire des masques de protections ! Des masques !!!
Alors comme ces masques ne peuvent se produire rapidement en Europe, les pays se les volent. J’ai lu que la Tchéquie avait  » saisi  » un convoi de 110 000 masques et des respirateurs destinés à l’Italie !
Et l’Europe prétend toujours diriger le monde ?

Heureusement, des médecins cubains viennent au secours de l’Europe !
Cuba, toujours sous embargo américain, vient à la rescousse de l’occident qui a passé les 60 dernières année à l’asphyxier…

Le monde d’après va être passionnant…

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