Jour 10: Mais qu’a dit Macron ?
Mercredi 25 mars. 10ème jour de confinement.
Petite sortie le matin pour aller chercher une baguette et renouveler mes médicaments. Eh oui, pendant la pandémie, les maladies continuent…
En rentrant de cette petite (environ 500m aller-retour) sortie, j’ai croisé la voisine du 1er en remontant les escaliers (il est trop dangereux de prendre l’ascenseur !). Elle m’a demandé de l’aider à réparer son chauffe-eau. Je n’y comprends rien en plomberie, et bien sûr, je ne suis pas arrivé à résoudre son problème. Mais j’ai quand même pris le risque d’entrer dans son appartement, d’utiliser ses outils, et d’être proche d’elle (mais pas de contact quand même).
Ça n’a duré que 5mn. mais en sortant, je me suis fait engueulé par la voisine du 2ème. D’après elle, je n’aurais pas dû entrer chez la voisine du 1er. C’est dangereux !
Je suis donc monté rapidement chez moi (pour éviter de croiser une 3ème voisine). Je me suis déshabillé, mis mes vêtements au sale, pris une douche, désinfecté…
J’ai une vie trépidante quand même !!!
Alors Macron, qu’a-t-il dit ?
» Merci « , il a dit merci, plein de fois à plein de gens…
Il a dit que nous devions rester unis.
Et puis il a fait quelques annonces, non négligeables pour certaines.
J’imagine que le personnel soignant sera heureux de la prime obtenue, même si le montant paraît ridicule au regard des enjeux et des risques pris.
L’armée va entrer dans la guerre, ce qui paraît cohérent. Mais seulement en outre-mer…
Mais l’annonce la plus importante semble être la promesse d’investissements et de réaménagements massifs dans les hôpitaux. Cette annonce ne peut que nous réjouir. Mais pouvons-nous le croire ? Vu l’état catastrophique dans lequel sera notre économie à la fin du confinement, y aura-t-il encore de l’argent pour envisager quelque investissement que ce soit ? Il n’est pas impossible qu’il précise que ces investissements auront lieu au cours de son second quinquennat…
Par contre, aucune précision sur la durée du confinement (apparemment il est difficile de prendre une décision), ni sur l’intensité su confinement.
Nous aurions aimé qu’il annonce que seules les entreprises indispensables au fonctionnement de l’urgence soient autorisées à travailler. Mais non, les salarié-e-s du bâtiment, par exemple, devrons continuer à prendre des risques sans nécessité absolues !
Le journal Le Monde titrait dans son édition du 26 mars: » Au sommet de l’État, la crainte de devoir rendre des comptes après l’épidémie ».
Ils ont raison de craindre…
Mais outre le fond, je voudrais m’attarder sur la forme.
Macron n’a pas été bon lors de cette allocution mulhousienne. Il a hésité de nombreuses fois, a cherché dans ses notes, son débit n’était pas toujours audible et clair, il a semblé plusieurs fois chercher ses mots… On était loin de l’intervention du 16 juin, dans des conditions différentes, il est vrai.
Résultat, il n’a pas été convaincant. Il ne lui reste plus que les actes pour nous prouver qu’il a dit vrai !
Et la prochaine fois, s’il veut nous convaincre de son soutien au personnel soignant, il faudrait qu’il parle à un autre moment que lorsque nous sommes en train d’applaudir sur les balcons.