Mercredi 22 avril. Cette journée ne laissera pas de trace indélébile dans ma mémoire. Si je tenais le livre de bord d’un bateau, j’écrirais: RAS.

Mais, comme disais Confucius, ce n’est pas parce qu’on a rien à dire, qu’il ne faut pas le dire !
(Mais peut-être n’est ce pas Confucius. Churchill ? Woody Allen ? Pierre Dac ? San Antonio ?)

Tous comptes faits, ce n’est peut-être pas la bonne période pour évoquer les réflexions d’un penseur chinois. Après tout, tous nos maux actuels ont la Chine pour origine. Alors Confucius…

Donc, journée tranquille, du moins jusqu’à 16h. J’ai « travaillé » devant mon écran la plus grande partie de la journée.
Et puis à 16h, départ pour le footing (je ne sais jamais s’il faut dire footing ou jogging). J’ai encore allongé le parcours. Départ de Meyerbeer, vers le nord. Puis à droite sur Rossini, à droite sur Baquis, à droite sur Verdi, à gauche sur Rivoli, à gauche sur la Promenade (vers l’est) jusqu’à l’Opéra. Demi tour, (arrêt pipi devant le manège du jardin Albert 1er), retour sur la Prom’ vers l’ouest jusqu’à Poincaré. Demi-tour, retour vers l’est jusqu’à Meyerbeer, puis à gauche vers le nord. 46mn. Pas mal. D’accord, j’imagine que quelqu’un de mon âge un peu entraîné mettrait 30mn. Mais on prend ses satisfactions où c’est possible. J’arrive à courir trois quart d’heure, je m’en satisfait. Il faudra que je puisse dépasser 1h après le déconfinement…
Sinon, la tension est toujours égale à elle même (dans les 15-09), toujours dans le jaune.

La journée s’est achevée avec « la Grande Librairie » confinée. Invité spécial: Yann Queffelec. Disons que je ne suis pas un fan, mais quand il parle de la mer, il reste captivant. Michèle Perrot et Georges Vigarello ont été intéressant-e-s dans leur évocation de l’histoire des épidémies. Il était émouvant de voir Kamel Daoud nous parler depuis Oran. Il a beaucoup été question de « la peste » de Camus, bien sûr ! Enfin, Léonor de Recondo nous a raconté son « confinement » volontaire une nuit avec Le Greco (peintre espagnol du 16ème siècle) au musée de Tolède. L’émission s’est achevée sur une passacaille jouée en direct au violon par Léonor de Recondo (c’est une musicienne qui écrit des livres, ou l’inverse).

Cette émission était retransmise en direct (me semble-t-il), mais chaque invité était chez lui. François Busnel trônait dans son bureau personnel. Sommes-nous en train d’assister à l’éclosion d’une nouvelle forme d’émissions télévisuelles: le direct chacun chez soir ? Une fois le confinement obligatoire achevé (s’il s’achève un jour), ne serons-nous pas tentés de continuer d’utiliser tous ces outils de discussion à distances ? Les plateaux de télévision vont-ils disparaître ? Les déplacements à travers la France pour une réunion de dix personnes existeront-ils encore ? Demain, 23 avril, se tient une nouvelle réunion du Conseil Européen « en distanciel » comme ont dit !!!

Ce virus est en train de modifier profondément nos styles de vie.

Qu’en penserait Confucius ?

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