Confinement

Jour 22: Un lundi au soleil…

Lundi 6 avril. Il a fait vraiment très beau aujourd’hui à Nice. Le nombre de personnes dans les rues en nette augmentation est une conséquence un peu dangereuse de ce temps clément. J’en ai profité aussi, je l’avoue…
Alors faisons un rapide tour de cette journée.
Lever, température, tension, petit déjeuner, blog, courses (bananes), lecture, déjeuner (frugal), sieste, aide au travail de ma compagne, footing, musculation, recherche d’infos (internet), télé, dîner, télé, coucher, lecture…
Et puis zan…

Dans cet enchaînement beaucoup moins frénétique que la simple lecture de la liste peut le laisser supposer, il y a eu deux moments très instructifs.
Le premier a été le temps de travail pour ma compagne. Il s’agissait de pouvoir configurer son ordinateur pour organiser son télé-travail. J’ai interlocuté avec son collègue chargé de la gestion du parc informatique. Bien sûr la configuration sous Linux s’est avérée très difficile,vu qu’il ne connaissait pas le système. Et comme je ne connaissais pas son logiciel, nous sommes convenus que malgré mes réticences viscérales on allait installer le logiciel sous windows… Après tout, ce n’est pas mon matériel ni mon boulot.
Donc pour la première fois, j’ai pu contribuer à l’installation de la prise de contrôle à distance d’un ordi, et ensuite de la mise en place du travail connecté sur un réseau d’entreprise.
A refaire, sous Linux. Je demanderai à Ziz de m’aider…

Le second moment très instructif a été la soirée télé passée avec les mineurs. C’est un documentaire qui date de 2016, qu’il me semble avoir déjà vu (mais je n’en suis pas certain du tout).
Quoi qu’il en soit ce furent deux heures (presque) très instructives et très émouvantes. Je suis toujours touché et impressionné lorsque qu’il m’est donné de visionner de tels documentaires, de voir à quel point les personnes (presque toujours des hommes) interrogées sont émues lorsqu’elles racontent leur vies professionnelles. Tous décrivent la difficulté de la tâche. Tous décrivent la peur qui leur nouait les tripes à chaque descente. Mais tous regrettent la fraternité qui régnait au fond de la mine et en surface.
Le documentaire nous raconte un monde, monde dans lequel les patrons parmi les plus durs ont dû lâcher des conquêtes durement acquises par une classe ouvrière en construction. Un monde qui s’est fortement investi après la deuxième guerre mondiale pour permettre à leur pays de redémarrer industriellement, et qui a obtenu la propriété de son outil de travail, les Charbonnage de France, devenu, un temps, la plus grande entreprise coopérative de France.
Mais aussi un monde où le patronat, aidé par le plan Marshall et le gouvernement français, a pu reconquérir l’entreprise pour l’amener jusqu’à sa mort en 2014.
C’est toute l’histoire du monde ouvrier, de sa naissance au début du 19ème siècle, jusqu’à sa mort au début du 21ème que ce documentaire nous présente.
Ce documentaire s’appelle « l’épopée des gueules noires » et il a été réalisé par Fabien Béziat et Hugues Nancy. A voir sur France3 jusqu'au 14 avril

A part ça la pandémie continue. Le gouvernement fait marche arrière en rétropédalant sur la question du déconfinement. Le premier ministre a fermement (!) rappelé qu’il était trop tôt pour l’envisager et que nous sommes loin d’être sorti d’affaire ! « Et mec, c’est pas nous qui en avons parlé en premier… »
Ce qui ne nous empêche pas de débattre de l’utilité des masques. Il a suffit que deux crétins de maires des Alpes-Maritimes évoquent un prochain arrêté rendant le port du masque obligatoire pour que les réseaux s’enflamment de réactions indignées: « il n’est pas question qu’on m’oblige à porter un masque ».
C’est vrai, il suffit que tout le monde soit intelligent-e et mette tout seul son beau masque, même si c’est un masque offert par la ville de Nice…

Et pendant ce temps là, Boris Johnson, premier ministre du Royaume Uni (celui qui préférait attendre que tous les britanniques soient immunisés après contamination), est admis en soin intensif dans un hôpital du grand service public de santé britannique….

Retour à l’accueil