Confinement

Jour 53 : Le déconfinement de Giscard

Jeudi 7 mai. Çà fait partie des journées qu’on est content de savoir terminées…
Grosse pression aujourd’hui. Ce qui évidement n’a pas arrangé ma tension, sans pour autant la faire remonter. Ni faire remonter mon poids, qui reste aux alentours de 73kgs.

Donc programme chargée aujourd’hui avec deux visios et trois textes à écrire.
Il a fallu que je fasse un peu de ménage dans ma tête, et j’ai décidé de reporter (encore) l’écriture de mes réflexions sur le « jour d’après« . J’ai déjà beaucoup avancé, mais il en reste autant.
C’est donc la tête allégée que je suis sorti pour quelques courses rapides, notamment le renouvellement de mon stock de thé. Surprise: le prix a quasiment doublé ! Je vais le boire avec encore plus de délectation…

Mais le moment qui me stressait le plus était la réunion de la CPNEF à14h. Pour deux raisons. D’abord pour des raisons techniques. L’outil que j’ai proposé, et qui est vraiment un outil très opérationnel et très adapté à nos besoins, n’a pas très bien fonctionné jusqu’à présent (sauf pour des réunions à 3 ou 4 personnes). Je me suis assuré le matin que le fournisseur avait bien mis les moyens nécessaires, (notamment grâce à un changement de serveur).
Mais aussi, pour des raisons de contenus et des sujets à traiter. Le fait d’être potentiellement 23 en réunion ne facilite pas les échanges et les discussions risquaient d’être âpres…

Disons-le tout de suite, tout s’est bien passé. L’outil a bien fonctionné (ce qui n’exclut pas les dysfonctionnement au niveau du matériel de chaque participant-e-s). Et la réunion a été plutôt bien préparé, ce qui nous a permis de finir à 15h30 (au lieu de 16h30 comme prévu).
Nous avons quand même dégagé 1M€ pour la mise en place de formations sur le respect des règles de distanciation physique dans le temps de travail, et sur le gestion du personnel en télétravail.
Ca, c’est fait…

C’est donc d’un cœur plus léger que j’ai pu participer à la réunion de la Commission Exécutive de mon syndicat national à 18h. Ambiance plus cool, même si les infos qui remontent des entreprises sont parfois effrayantes !

Entre les deux visios je me suis installé confortablement sur mon canapé préféré pour regarder notre Premier Ministre accompagné de son équipe…
C’était intéressant de voir défiler ces sept personnes, haut responsables de la République, pour nous dire ce que nous allions pouvoir faire à partir de lundi. Les différences de style sont flagrantes. Philippe reste plutôt à l’aise, clair. Le débit de parole est calme et sonne bien. La posture est avantageuse, bien droit, levant très souvent la tête quand il parle.
C’est aussi le cas de LeMaire. Clair, tranquille et ferme dans le débit, belle posture physique. Il a tout pour faire un futur premier ministre (sauf qu’il vient de droite et que le futur chef de gouvernement viendra de la « gauche »).
Les autres ont eu bien du mal à être audibles. Que ce soit Véran, verbe faible et tête baissée, Blanquer dont le discours a été parasité par la manipulation incessante de ses papiers, Castaner dont le débit trop rapide nuit à la compréhension et la posture refermée n’incite pas à la confiance, ou Pénicault et Borne qui se sont bornées à lire des déclarations qui ne semblait pas venir d’elles…
Sur le fond de l’intervention, rien de surprenant. On pourra sortir sans s’auto-autoriser dès lundi. Mais les vieux devront continuer à faire attention. Message reçu !
La mesure la plus contestable, évidemment, est la suppression des cotisations dites patronales des entreprises. Il serait d’abord nécessaire de rappeler au ministre de l’économie qu’il s’agit de cotisations, et non de charges. Mais, venant d’une personne de ce rang, l’utilisation de ce terme n’est pas un hasard. Il s’agit de caresser le patronat dans le bon sens. Le système social actuellement en vigueur pèse trop lourd sur nos entreprises. D’ailleurs, nous avons noté que ces cotisations n’ont pas été reportées, différées, mais purement et simplement supprimées. Sans aucune contrepartie, sans aucunes conditions. Cette mesure ne manquera pas, évidemment, de creuser le déficit de notre sécurité sociale et de nos caisses de retraites. Et qui subira des augmentations de cotisation dans quelques mois ?
Hier, la caisse de retraite du privé (AGIRC – ARCO) annonçait être dans le rouge au niveau financier. Elle risque de ne pas passer l’été. Elle demande une aide d’urgence de 8 milliards d’euros à l’État !

Le jour d’après ne va pas être simple !

Ce soir, nous avons regardé le film Néruda sur Arte. Film étrange, sur la fuite du poète-sénateur communiste recherché et poursuivi par la police du dictateur Gonzalez Videla.

Puis j’ai achevé « la Peste« . Avec le recul, et surtout avec la période que nous vivons, ce livre résonne étrangement.
D’abord, il est étonnant de voir à quel point les événements évoqués dans le livre sont proches de ceux que nous vivons aujourd’hui. Mêmes mesures mises en place (confinement, isolement des malades et de leurs proches, vaccins, couvre-feu…). Mêmes réactions des habitant-e-s (sidération, peur, soumission, révolte, libération). Mêmes lâchetés et mêmes héroïsmes…
Mais ce qui choque c’est l’absence complète des femmes et des populations arabes.
Aucune femme ne figure dans le roman. Toutes les personnes que nous suivons, que nous croisons sont des hommes. La seule présence féminine est la mère du personnage central (qui s’avérera être le narrateur). Sa propre femme part dans un établissement de soins (pour des problèmes autres que la peste) dès le début du livre. Comme si Camus souhaitais se débarrasser des personnages féminin, pour que les héros ne soient pas encombrés de leurs présences ! La présence de la mère de Rieux (le héros), seule femme que nous croisons, mais qui reste très effacée, c’est toute la symbolique du rapport de Camus à sa mère qui ressort. Est-ce que pour lui le seule femme qui compte vraiment, c’est sa mère ?
Quant aux arabes, visiblement ils n’existent pas. Ils ne sont évoqués nulle part. Pas une seule fois dans les 250 pages du roman. En cela Camus est vraiment le représentant des pieds-noirs, colons sûrs d’eux mêmes. Ils sont chez eux, les indigènes n’existent pas !

Je suis très étonné que ce roman reste un des plus célèbres en France, encore aujourd’hui. Bien sûr, il y a le style, l’écriture de Camus. Mais est-ce une raison pour tout accepter ?

Valérie Giscard d’Estaing est visé par une plainte pour agression sexuelle !!!

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