Confinement

Jour 42 : Une cuite mémorable !

Dimanche 26 avril. Après les émotions policières de la veille, ce fut un dimanche tranquille. J’ai encore fait du rangement dans l’appartement (j’ai notamment rangé la couette, signe que les temps de chaleur approchent). Puis une petite promenade a clos l’après-midi. Auparavant, j’ai continué le gravage de mes CD sur le NAS…
Nous avons passé la soirée avec Barnaby.

Ce 26 juillet était dite journée de commémoration des déportations dues au régime nazi.
Aujourd’hui, 75 ans après la libération des camps, ce sont surtout les victimes juives dont nous nous souvenons. Elles ont payé le plus lourd tribu à cette barbarie. Mais n’oublions pas que les nazis, dans leur folie destructrice, ont assassiné aussi les homosexuel-le-s, les communistes, et les Roms. Ces Roms qui aujourd’hui encore continuent d’être rejetés dans la plupart des pays dans lesquels ils se trouvent !

Hier, 25 avril, c’était aussi la journée de célébration de la libération en Italie. C’est un jour particulier pour les italien-ne-s. La libération signifie pour eux à la fois la victoire des armées américaines et alliées, mais aussi la véritable fin du régime fasciste. C’est pourquoi cette fête est plus idéologique que les festivités de la libération en France. En Italie, le 25 avril, on entend autant « Bella Ciao » que « Fratelli d’Italia » !
J’ai pu le vérifier il y a quelques années alors que nous étions en vacances près de Cuneo. Le 25 avril, nous étions en centre ville, et nous avions été étonné de voir une célébration très politique, avec la mise en valeur de héros communistes locaux…

Mais aujourd’hui, 26 avril, c’est l’anniversaire de Tchernobyl ! Cela fait 34 ans que la centrale nucléaire ukrainienne a explosé. Quel choc à l’époque.
L’importance du choc dans la population était liée à plusieurs facteurs. D’abord, c’était la première fois que l’humanité était confrontée de manière ouverte (c’est à dire non cachée par les autorités) à une catastrophe de cette ampleur. Jusqu’à présent, nous avions grandi dans l’idée que l’être humain serait toujours capable de contrôler sa technologie. Même Hiroshima et Nagasaki avaient été « contrôlés ». Mais avec Tchernobyl, nous avons découvert que la technologie n’était plus contrôlable.La science avait créé un monstre !
Le deuxième facteur de choc est lié aux questions géopolitique. L’URSS d’alors est en plein changement politique. Perestroïka et glasnost sont les maîtres-mots de cette évolution. Pour la première fois les informations venant d’URSS semblent plus ouvertes. L’effet Gorbatchev joue à plein sur les populations de l’occident. Ce qui n’est pas le cas des gouvernements de l’ouest, notamment français qui a toujours nié que le nuage radioactif ait pu survoler la France. Le seul nuage capable de s’arrêter aux frontières !!!
Enfin, dernière composante de ce choc, cette catastrophe se produit alors que les luttes antinucléaires en France sont encore très présentes. Le décès de Vital Michalon à Creys-Malville en 1977 ainsi que la lutte victorieuse (en 1981) à Plogoff sont dans tous les esprits.

Tchernobyl reste un nom symbolisant la désolation et l’impuissance des humains face à leurs créations. La ville de Prypiat est toujours contaminée et inhabitable…

Aujourd’hui, d’immenses feux de forêt détruisent la forêt autour de Tchernobyl. Les particules radioactives stockées dans les végétaux s’échappent dans l’air. Mais, aujourd’hui, nous avons une autre catastrophe à gérer…
Et puis maintenant, nous savons que les nuages ne passent pas nos frontières.

Un faon à 6 pattes !

Finissons ce 26 avril par une note plus gaie. Et plus personnelle aussi.
Il s’agit du 26 avril 1973. Je faisais mon service militaire à l’école Interarmée des Sports (bataillon de Joinville). Le 26 avril est l’anniversaire d’un des copains (Denis) avec qui je m’entraînais dans notre club. Nous étions parti à l’armée ensemble.
Il n’était pas question de ne pas fêter ses 19 ans. Nous sommes allés dans un bar à Fontainebleau. En passant par le forêt, c’était assez rapide. Nous étions toute l’équipe des gymnastes, 13 personnes.
Denis, le premier a payé une tournée de Picon bière. Puis quelqu’un a payé la sienne… Puis un autre. Quand chacun eu payé sa tournée, Denis a commencé un deuxième tour…
Au total, nous avons bu 26 Picon bières dans la soirée. Le retour fut joyeux, La chambre rapidement rempli de vomi… et le mal de tête a duré trois jours.
Depuis, je n’ai jamais rebu de Picon bière. J’ai mis plus de 20 ans à re-boire de la bière brune…
C’était le temps où l’état permettait à ses jeunes hommes de voyager, de fumer et de boire de l’alcool pas cher. Tous les mois, avec la solde, nous touchions une cartouche de cigarettes. Le mess proposait de l’alcool très bon marché. Nous y retrouvions les sous-officiers désœuvrés…
Heureusement que Chirac a supprimé cette saloperie de service militaire. Il reste maintenant à supprimer complètement l’armée, ainsi que les usines d’armement.

Ensuite les vieux n’auront plus de souvenir de jeunesse stupide à partager. Mais il seront moins cons.

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